L’Étranger – Albert Camus L’Étranger – Albert Camus : L’Étranger d’Albert Camus frappe par son style dépouillé, sec, presque neutre, qui incarne parfaitement l’absurdité du monde et l’aliénation de son héros, Meursault. Les phrases courtes, les verbes simples, l’absence de fioritures émotionnelles ou de jugements moraux créent une distance glaciale, comme si le narrateur observait sa propre vie de l’extérieur. Ce minimalisme n’est pas pauvreté, mais choix esthétique et philosophique : il reflète l’indifférence cosmique face à laquelle toute rhétorique est vaine. Même lorsqu’il décrit des scènes intenses — un meurtre sous le soleil algérien, un procès absurde —, le ton reste plat, objectif, presque clinique. Ce contraste entre l’événement et son récit amplifie le malaise existentiel. Le style de Camus ici est une arme conceptuelle : il ne raconte pas l’absurde, il le mime. Cette voix narrative, froide et lucide, est devenue l’un des emblèmes du XXe siècle, illustrant comment le style peut incarner une vision du monde jusqu’à l’os.
Ajouter un Commentaire + Vote ( 1 )...
Il n'y a actuellement aucun commentaire !